L’élection de Miss Burundi en cours a révélé une problématique inquiétante du système éducatif du pays. Une candidate ambitieuse s’est retrouvée sévèrement critiquée après avoir rencontré des difficultés à présenter son projet de fabrication de lait à base de soja en français. Si de nombreuses critiques ont émergé sur les réseaux sociaux, le CREDEJ juge qu'il est primordial de se poser une question: qui est réellement responsable de cet échec ?
Pour le CREDEJ, cette situation ne résulte pas simplement d’un manque de compétences individuelles, mais elle montre l’échec du système éducatif à préparer adéquatement ses élèves et des étudiants. Cela veut dire que la candidate n’a pas reçu l’enseignement nécessaire pour exprimer clairement ses idées dans la langue officielle du pays. Cette lacune soulève un problème majeur : comment un système éducatif peut-il prétendre former des citoyens compétents tout en négligeant les compétences linguistiques fondamentales ?
La dévalorisation de la langue française
Au Burundi, le français est de plus en plus perçu comme une langue secondaire ces derniers temps, comme l’illustre par exemple la déclaration du secrétaire général du parti au pouvoir : "Ntigifata iswa". S'exprimant en Kirundi, lors d'une descente à l'intérieur il voulait soutenir que le français ne met pas de pain sur la table ou ne remplit pas l'assiette. De tels propos témoignent du manque de reconnaissance d’une langue qui, pourtant, est porteuse de culture et de savoir. Le retrait récent du français des matières évaluées lors de l'examen d’État en 2024 constitue un autre signe de manque de considération de cette langue.
Les conséquences
C'est un constat. Le recul de la langue française au Burundi a des répercussions directes sur les jeunes générations. Leur maîtrise de la langue se dégrade, entravant non seulement leur capacité à s’exprimer, mais aussi leur accès à des connaissances et ressources essentielles dans diverses disciplines. Le CREDEJ appelle à une révision urgente de la place du français dans le système éducatif national. Le français reste une langue largement utilisée dans la recherche internationale et dans de nombreux domaines professionnels. Il est estime de plus qu'il est plutôt nécessaire de soutenir des talents comme cette candidate de Miss Burundi, qui ne sont en aucun cas responsables des lacunes d’un système éducatif défaillant.
Les autorités burundaises doivent donc prendre des mesures concrètes pour réintégrer le français de manière significative dans le cursus scolaire. Ainsi, les futures générations pourront non seulement s’exprimer aisément mais aussi innover dans un monde globalisé.